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Festival 2006
« Tout a commencé pour moi par le carnet de croquis.
Dessiner sur le vif, en plein air ou dans les cafés, privilégier la spontanéité, ne pas s’attarder sur les détails, aiguiser le regard et le trait. S’éloigner de la feuille volante, découvrir les vertus des pages reliées : une fois franchi le premier pas, une fois passée la peur de « gâcher » la page, place à l’expérience du temps qui sous nos yeux, dévoile les progrès accomplis dévoile les progres accomplis dans le dessin, l’observation, la mise en page...
Le temps qui, aussi, introduit un lien entre les choses, une sorte de narration.
Mon premier carnet de voyage, au Québec en 1998, était en fait un carnet de croquis. S’y trouvait déjà l’état d’hyper-réceptivité propre au voyage, mais pas encore de texte, pas de glanage des traces du quotidien « exotique ».
Étape suivante : l’Egypte, été 2002. Du Caire au désert lybique en passant par Alexandrie, j’« écris » un carnet de bord, journal illustré, alliant trait, couleur, texte et collages.
2005 : mon projet de carnet « pays arabes » initié avec l’Egypte se poursuit en Syrie. Je choisis de voyager léger et n’emporte qu’une boîte d’aquarelles et un feutre. En resulte un carnet graphiquement très cohérent. Entre les trois carnets, un fil rouge : croquer sur le terrain, dans la fournaise ou dans le froid, ne pas redessiner d’après photo, et limiter mes retouches « en atelier » à ce que je n’ai pas eu le temps de faire en rue. Comme beaucoup de « carnettistes », ma relation au voyage et au carnet est d’abord affaire de plaisir.
L’éventuelle démarche éditoriale vient après, car pour être pertinent, c’est le futur livre qui doit s’adapter au carnet présent, et non l’inverse. »