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Festival 2008
Les photographes de Tendance Floue, associés aux journalistes Cécile Cazenave et Vincent Rea, ont réalisé une revue franco-chinoise intitulée Mad in China.
« Au départ, il y avait le désir d’entrer dans cette ville dont la rumeur du monde ne rapporte que des histoires de transformations, de Jeux Olympiques et de chantiers pharaoniques.Nous voulions, ensemble, poser notre regard sur elle, nous laisser emporter par son mouvement.Nous n’avons pas l’ambition d’expliquer Pékin.Onze photographes et deux journalistes, jetés dans la ville, pour fabriquer un portrait éclaté, volontairement subjectif. Treize nomades décidés à transformer cette errance fiévreuse en une revue : « Mad in China ». Quinze jours pour tout faire, des images à la fabrication. Un pari fou, aux limites de notre résistance, porté par l’énergie de cette ville. On dit qu’à Pékin, tout peut arriver… Le choc a été plus violent que nous ne l’avions imaginé. Notre expérience a été mise en page dans l’urgence. Elle n’existerait pas sans une conversation avec les Pékinois. Artistes, poètes, graphistes sont venus confronter leur vision à la nôtre. Nous avons vu et écrit sur Pékin. Des écrivains pékinois nous ont confié leurs textes. Dans un sens comme dans l’autre, ces mots ne sont traduits qu’en partie. Ils reflètent des bribes de réalité. Celles que nous percevons les uns des autres. Nous n’avons pas compris Pékin. Nous l’avons vécu intensément. »
La revue Mad in China est aujourd’hui épuisée, mais nous présenterons quelques pages extraites de cet ouvrage. Un film relatant l’aventure vécue à pékin sera présenté dans une chambre du Vauban du 6 au 8 juin.
Tendance Floue, un collectif de photographes Tendance Floue est un collectif de douze photographes.Sa création, en 1991, est née d’une volonté farouche de conserver une certaine forme d’indépendance, garante de la liberté de chacun. Explorer le monde à contre-courant d’une image globalisée, regarder dans l’ombre des sujets exposés, saisir des instants à part.La force d’attraction du collectif permet aux photographes qui le composent de se risquer sur des terrains méconnus, et d’en rapporter la matière d’une recherche photographique partagée. Presse, édition, expositions, projections, vente de tirages, communication d’entreprise et institutionnelle : le collectif ouvre toutes les portes, aborde tous les supports de la photographie contemporaine, sans interdit.
Depuis plus de quinze ans, une indéfinissable alchimie d’idées et d’énergies a permis de créer un langage photographique singulier, de questionner les modes du photoreportage et de tenter de renouveler le terrain de la narration.Au-delà de leur démarche individuelle, les douze photographes se lancent, ensemble, dans des aventures photographiques d’un autre ordre, globales, aux allures de performances. Confrontation des images, assemblages, combinaisons : du travail mis en commun sort une matière neuve.
Tendance Floue est un laboratoire d’un nouveau genre. Bâti sur une amitié généreuse et folle.
Résidence 2006 et Festival 2006
avec la photographe Cécile Ollier
En lien avec le Centre Atlantique de la Photo, l’association de deux regards de photographes, celui de Cécile Ollier orienté sur l’Homme et celui de Patrick Tourneboeuf sur son environnement, donne lieu à une projection avec restitution sonore. Patrick Tourneboeuf fait partie du Collectif « Tendance Floue ».
Patrick Tourneboeuf photographie les hommes à travers ce qu’ils laissent derrière eux. Les espaces qu’ils investissent et parfois abandonnent. Les stigmates qu’ils ne veulent plus voir. Sa démarche résolument plastique, systématique, à la chambre, retrace. Pour que le vide des images révèle la présence de l’humain. Il poursuit, avec un travail sur les bureaux, « bureauland », et une série sur les frontières des villes, « la bordure », cette tentative quasi-ethnologique de faire apparaître ces lieux si communs que le regard ignore. « Cicatrice », sur les traces du mur de Berlin, et « A la mémoire du jour J », sur les plages du débarquement, en Normandie, fixent, à travers le modelé du temps, une mémoire oublieuse. Dans « Nulle part », il s’arrête dans les stations balnéaires libérées des estivants pour observer à distance ces lieux déconcertants, et souligne le malaise qui suinte de ces fronts de mer dédiés à l’usage des loisirs.
Au château de Versailles, au Grand Palais, ou dans les Archives nationales, il réveille les murmures de ces endroits vides et pourtant bruissants des histoires passées. Le livre « La cicatrice » co-signé avec Jean-Noël Jeanneney, historien et directeur de le BNF, vient de sortir aux éditions du Huitième Jour.
Cécile Ollier, née en 1981, est diplômée de l’École Icart-Photo. Préoccupée par l’univers social et l’Histoire, elle aborde la photographie comme un lien intime entre les Hommes et leurs vies... Elle développe des sujets tels que les enfants des rues à Saint-louis du Sénégal, les transsexuels du bois de Boulogne, la vie autour du fleuve Ayeyarwady au Myanmar, et réalise, à l’occasion des 15 ans de la chute du mur de Berlin, une série de portraits autour des vestiges de cette frontière.
Actuellement, elle développe un travail sur les rapatriés français d’Indochine qui vivent depuis 50 ans dans un ancien camp militaire du sud de la France. Passionnée par les voyages, elle associe dans son parcours photographique l’écriture et le dessin sous la forme de carnets de voyage (Sénégal et Myanmar). À cette occasion, elle expose à la biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand en Novembre 2003.
En savoir plus :cecileollier.net
Le travail commun présenté, « 17h à Brest (autour de Pontaniou) », est une chronologie au jour le jour durant leur séjour (soit 5 jours complets), partant de la visite sur le port militaire du vendredi matin jusqu’à la découverte des geôles de l’ancienne prison maritime de Pontaniou à Recouvrance.Une série d’images réalisées toutes à 17h, avec le même point de vue (Pontaniou), et ce pendant les 5 jours du séjour.
Il s’agit d’une déambulation intime sur des sentiments face à des lieux chargés d’histoire dans lesquels des hommes, aujourd’hui et hier, laissent ou ont laissé des traces.
Voir en ligne : http://www.tendancefloue.net