Mauffret Pascale

Festival 2006

(New-York / Brest : détails)
Après 15 ans passés à l’étranger, dont un récent séjour de 5 ans à New York, Pascale Mauffret est désormais installée à Brest avec mari et enfants. New York est une cité fourmillant d’énergies issues de tous horizons : ce gouffre de lumières et de vertiges - carrefour du monde et témoin de mouvances innombrables - regorge de signes de vie sous toutes ses faces, euphories et souffrances fouettant le visiteur insatiable en plein visage et à chaque pas. La photographie peut être en cela un média pur et reconnaissant, un hommage à tous ces instants magiques, parfois tragiques, où l’humain intervient. C’est une moisson de trophées volée sur les trottoirs : un graffiti rebelle, un vélo entravé ou une silhouette abandonnée sont autant de témoins différés d’une certaine vie urbaine, des caprices du hasard, d’une roue de la fortune criant ses privilèges et ses injustices en silence. Brest est une ville sans masque ni parure de scène, riche d’une histoire propre, sur fond d’Histoire du drame. Sa beauté cachée se révèle sous un ciel d’une luminosité surnaturelle au détour d’une rue d’où jaillissent tout à coup un graff radieux, une fresque rageuse ou une sculpture hallucinante. De la même façon, la modestie d’une façade constituera l’écrin idéal de telle fenêtre blanche posée de guingois, comblant le visiteur de gratitude envers cette offrande inattendue. La beauté en filigrane de cette fameuse banalité à double face, extraite du cadre de la rue par le biais d’un zoom avant salutaire, opère au final une séduction tenace. Lorsque l’on replace la ville dans son environnement, à savoir un océan grandiose et une côte sublime, on est définitivement conquis.