Accueil > Artistes / Auteurs / Editeurs > Cuzon Joël
Festival 2006
Pas à pas, et au fil des livrets publiés, Joël Cuzon pose son regard sur ceux-là que la vie ne semble pas avoir acceptés ou qui en ont été rejetés. Ce regard n’interroge pas et n’est pas plus une quête d’informations destinée à la réalisation d’une peinture sociale avec toutes les catégorisations que cela suppose.
C’est au plus près de ces hommes de la rupture que vient se placer Joël Cuzon et qu’il nous interroge. Il nous demande s’il nous est possible d’entendre toute cette enfance qui résonne au fond de ces corps oubliés pour que nous apparaisse cette douce lumière d’espérance à être aimé qui perdure dans les tréfonds de ces corps déchirés. Il nous invite à écouter ces petites notes de musique encore toutes frémissantes des rêves de l’enfance abîmée et qui seraient restées comme calfeutrées au fond d’une poche où elles auraient été oubliées.
Tour à tour sarcastiques, caustiques ou humoristiques, les écrits de Joël Cuzon nous disent toute la dérision de ce monde de l’exclusion et de la marginalité. Le propos est parfois très ombré de gros nuages bien noirs, certes, voire lancinant, pesant et engluant par ses répétitions qui n’ont de raison d’être que celle de faire percevoir ce qu’est vraiment la désespérance. Cette perte de l’espérance qui enveloppe comme une chape de plomb ces personnes oubliées.
Le ton est toujours juste et adapté. Avec toujours infiniment de tendresse et quelques notes guillerettes pour nous dire tous les petits bonheurs qui, en sourdine, se glissent sur ces voies incertaines, Joël Cuzon nous conte les « bonnes manières » qu’il nous faut acquérir pour renouer avec le verbe aimer.