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Festival 2003
Les plus grandes quêtes tiennent parfois à un signe de la vie en apparence dérisoire. C’est l’expérience que fit l’écrivain-voyageur Jean-Luc Coatalem à l’acquisition d’une photographie ancienne. Intrigué par l’énigmatique vahiné qui y figure, il découvre que l’on doit à Gauguin le portrait mortuaire du fils de l’intéressée. En un tournemain, voici notre enquêteur sur les routes de Hollande, à la recherche de ladite toile.
Il est vrai qu’ayant en commun avec l’artiste une enfance polynésienne et un attachement à la Bretagne, Coatalem, fin connaisseur d’une œuvre qu’il poursuit au gré de ses escales, était tout désigné pour percer à jour sa personnalité. Car en définitive, qui était le vrai Paul Gauguin ? Un homme d’affaires éclairé ? Un père indigne ? Un morphinomane ? Ou un sage réconcilié avec l’essence de l’homme ?
Ce pèlerinage littéraire et pictural, l’auteur l’entreprend avec frénésie. Sur les "traces évaporées" du maître, il file des Pays-Bas au Danemark, de Pont-Aven à Arles, où Gauguin vécut avec Van Gogh, et du Panama à Tahiti pour y glaner des indices, avec en tête les 638 références du catalogue Wildenstein.
En symbiose avec le parcours du petit-fils de Flora Tristan, il dévoile les moindres méandres de son existence jusqu’à l’émergence du fantasme polynésien qui pousse Gauguin, à 35 ans, à tout abandonner pour voguer vers ce dernier eden où l’homme laisse resurgir son âme primitive. Tout au service de son art, il y endure pauvreté, maladie et solitude, mais y trouve son accomplissement.
De ce voyage tant désiré, Coatalem tire ses meilleurs passages dans lesquels le lecteur, en dépit du pathétique portrait qui lui est dressé, plonge avec délice. A tel point que, laissant Gauguin reposer dans son île, il adhère à son rêve de béatitude retrouvée. (extrait du site de France5)
Je suis dans les mers du Sud - Ed. Grasset - 324 pages