Boutin-Ferrero Véronique

Festival 2003

Une vie entre France et Yémen

"On vivait dans le sud marocain, j’avais des copains juifs qui partaient pour Israël et j’apprenais l’arabe en classe, je voyais les rites de l’Islam et j’allais au catéchisme, tout çà c’était l’enfance, c’était un monde naturel"

"Je pensais toujours au monde arabe, j’avais lu Kessel et Montfreid, et je voyais les images de la guerre du Yémen. En revenant en France en 1973, je voulais partir en Arabie". Premier essai manqué en 74, puis 5 mois et demi de voyage en 75. La marche, les dessins, pas de photos au début. Le choc de l’architecture, du mode de vie des yéménites qu’il partage sur le terrain. Il y retourne en 77, puis 78, puis régulièrement. "J’ai voulu comprendre". Et lui qui vivait du parcours des territoires et des rencontres d’hommes se met aux études d’architecture, d’arts plastiques, d’ethnologie. Mais c’est le voyage qui fait l’homme : "J’ai eu beaucoup de coups durs en voyageant, je me suis rendu compte que la vie était inouïe et si fragile". La quête au fond, c’est l’autre et l’échange, c’est l’inconnu, c’est le partage

Entre France et Yémen, il passe du voyage à sa représentation, il fait partager sa passion, monte des expositions, écrit des livres, restaure la maison de Rimbaud à Aden, voyage encore sur les traces des arbres à encens avec Théodore Monod.

José-Marie Bel est président du Comité Arabia Felix, qui soutient les actions de sauvegarde du patrimoine de l’UNESCO au Yémen.

Extrait d’une interview accordée à Cosei.com