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Maëlle de Coux ne cesse de profiter de ce privilège que lui offre sa position de dessinateur capable de capter l’instant : juste être là et regarder les autres vivre, travailler, créer …
Festival 2017
« Les « carnets d’épuisement » sont un vrac du chaos du monde qui m’entoure, tel que je le reçois, jour après jour. Ils me débarrassent d’un trop plein d’informations. Des images, parfois très violentes de l’actualité, côtoient mes centres d’intérêt d’artiste et d’humain. Notes de lectures, poésies, recettes, réflexion, idées fugaces … tout s’accumule et se juxtapose sans trop de soucis esthétiques, avec une certaine poésie de l’absurde, laquelle se trouve être mon vrai regard sur le monde des hommes.
Les femmes et hommes qui posent pour moi pendant mes cours de modèles vivant y sont dessinés dans leur nudité, comme les témoins désarmés de ce chaos auquel je cherche à donner un sens.
Ces carnets me permettent d’avoir l’esprit clair pour réaliser des œuvres plus épurées, plus zen comme cette « Ephéméride » que je présente en parallèle, travail sur le temps naturel. Jour après jour, c’est le temps qu’il fait qui fait. Une double page par mois, depuis 20 mois, laissée dehors sous la pluie reçoit les traces du temps qui passe.
http://maelle-de-coux.tumblr.com/
https://maelledecouxlivres.tumblr.com/
http://maelledecoux.blogspot.fr/
Festival 2015
Pour gagner sa vie, Maëlle De Coux enseigne le modèle vivant dans une école d’art appliqué. Ses modèles sont souvent des danseurs et ce sont d’excellents modèles, souvent très beaux, à l’aise avec leur corps, expressifs et capable de tenir des poses difficiles.
C’est grâce à eux que, depuis deux ans, elle est entrée dans l’intimité de la création des compagnies de danse contemporaine en résidence au « Collectif danse Rennes métropole » (plus communément nommé « le Garage »). Elle les observe successivement dans l’intimité de leurs créations, présence bienveillante, témoin de leurs tâtonnements, de leurs doutes et de leurs éclats. Chaque compagnie l’emmène dans son univers chorégraphique, et elle laisse son dessin se charger de leur énergie.
Ces croquis très spontanés cohabitent avec d’autres recherches dans ses carnets journaliers où elle place le chaos du monde. Ce sont tous ces dessins, jamais montrés pour le moment, (travail sur modèle vivant compris), qu’elle présente au festival cette année.
Festival 2013
En botanique, les adventices sont les plantes qui arrivent dans une culture de façon spontanée. Portées par les vents, les oiseaux, les mers … Mauvaises herbes, herbes folles, … question de point de vue. Les accepter c’est accepter ce qui vient de l’extérieur.
Les parallèles politiques et sociaux sont clairs, à commencer par l’ambivalence du vocabulaire. Le mot culture. Il y a des révolutions qui portent des noms de fleurs.
Je les observe, dans mon jardin, en ville, en voyage, le long des chemins. Et je récolte, photos, dessins et surtout herbiers qui vont devenir le support de différentes interventions plastiques. Adventices fait partie d’un ensemble de travaux réalisés en lien avec différents muséums d’histoire naturelle.
Festival 2010
Il s’agit de souvenirs réinventés. Des documents trouvés chez des brocanteurs ou dans des décharges, photos, papiers manuscrits, lettres, notes, listes, comptes, cours et leçons…. Des fragments de la vie des autres.
Pages d’écriture, tracées d’une plume habile. Or notre petit Marcel n’était pas très bon à l’école et plutôt du genre désordonné. Et c’est ce qui m’a touché, son humanité, ses doutes et ses émerveillements, et la façon dont décidément on voit qu’il n’entrera pas dans le moule.
Le moule de l’époque, on le sent bien, un petit témoignage de l’école publique en 1930. On n’est peut être moins strict aujourd’hui, la pression reste forte, et le moule parfois bien inconfortable…
Je garde de mon coté le souvenir d’un ennui interminable. Et beaucoup d’efforts pour faire plaisir aux adultes. Je me disais que quelque chose allait bien finir par arriver.
L’excellence me répugne, elle exclue la poésie, les tâtonnements, les ratures (repentirs en dessin).
On ne peut s’empêcher de se questionner à propos du destin de cet écolier qui avait donc 10 ans en 1930…. Et si un jour il ne restait de nous que quelques lignes écrites à 10 ans ?
Je sélectionne les pages les plus « parlantes », j’y imprime des visages de petits garçons trouvés sur une photo de classe de cette époque et ré interviens à l’encre violette. Ces pages de cancre, eh bien elles sont belles, graphiques, pleines d’une vibrante humanité.
J’en fait un mur, morceau après morceau, pour avoir la vision globale, et en cherchant les entrées, connaître les petites histoires et s’apercevoir que c’est une tranche de vie.
On trouve des petites dissertations où il décrit ses rêves où les gâteaux pendraient des arbres, ses cauchemars, sa chambre tapissée d’un tissu où sont dessinés des oiseaux.